samedi 26 mars 2011
Au pire
Au pire, tu ne perdras que le souffle.
Tu ne perdras, que le souffle au pire.
Au pire que, le souffle tu ne perdras.
mardi 17 mars 2009
Promesses déçues
Vous y trouverez bien des oeufs
Mais ces oeufs ne seront point bleus
Comme certains vous l'avaient dit.
mercredi 7 janvier 2009
Prêchez la paix
Prêchez la paix,
Et vous ressusciterez les morts.
Prêchez la paix,
Et vous ressusciterez les morts
Qui n'auront pas encore été tués
Dans la prochaine guerre.
Prêchez la paix.
Les premières lapidations
La terre était un paradis
L'homme avait l'humilité
N'étant point encore maudit
Presque tout sur la planète
Se respirait en harmonie
La vie pour son sens de la quête
Offrait ses dons à l'infini
L'homme dans son grand voyage
Avec son intelligence
Disposait là sans partage
D'un pouvoir impur immense
En devenant un conquérant
Il a inventé la guerre
Tuant des frères dans le sang
Par les premiers jets de pierre
Le premier commandement.
Vous voulez jouez avec moi au plus fin
Si je suis le Dieu inventé par vos soins
pour dicter ce qui est mal ce qui est bien
Lois que vous pliez au gré de vos besoins
Le premier commandement étant le point
disant que " tu ne tueras pas ton prochain".
samedi 27 septembre 2008
Joli trophée
Accroché en trophée
Nattes posées en croix
Juste à l’angle droit
De l’arête du nez
C’est le gibier chassé
Tué à l’orée du bois
A la gloire sacrifiée
Pour trôner au salon
Où l’alcool est si bon
Sans aucune pitié
Il est là affiché
Sans plus sortir un son
Sauvage du passé
D’un temps bien révolu
Que l’on n’a pas connu
Mais vue à la télé
Souvent bien romancé
Dans un far ouest perdu
Vivant de liberté
En suivant les saisons
Que suivent les bisons
Sur un sol bien sacré
Où la vie respectée
Gouvernait la vision
Mais notre société
Réclamant tout son du
Pour ne plus manger cru
En vrai civilisé
Col blanc et cravaté
Devenu « m’as-tu-vu »
Dans le luxe doré
Brillant dans la maison
L’argent roi est raison
Sa pollution cendrée
A gaspillé, brulé
Les ressources du fond
Adieu monde oublié
Crucifier sur le choix
Des cours boursier sans foi
Placement financier
En gage de trophées
Pour péter dans la soie.
vendredi 26 septembre 2008
Bel exemple
Les gens du bien pensant
Passent toujours devant,
Servant de chef aux gens
Devenu bon suivant.
vendredi 14 mars 2008
La répartie
Sur les chemins de traverses
Où l'effronterie est âgée
De l'éternité qui perce
Les bourrés d'orgueil des seigneurs
A conserver la Bastille
Philosophant à leurs heures
Du cuissage sur les filles
L'aristocratie conserve
Ses terres et patrimoines
Qu'importe, qu'elle conserve
Ses richesses et ses moines
Ce tout cela leurs appartient
Noble de par leurs ancêtres
Droit du sang l'épée à la main
Et à la robe pour l'être
Toute hiérarchie préserve
Son tout pouvoir de soumission
Obéissance, réserve
Si tant l'on craint les punissions
Aussi lorsque l'on ne craint plus
Le fouet cinglant sur l'échine
On marche libre dans la rue
Avec la verve maline
Où l'espace est publique
Un manant vaut bien un prince
Aux faits des langues obliques
A lancer un mot qui pince
mercredi 27 février 2008
Parler pour ne rien dire
De toutes les manières,
Où le tout et le rien
mercredi 19 décembre 2007
Sans choisir de moisir
Entre la vie et puis la mort
La confiture et le miel
Un voyage ou un port
Le bon rire et la larme
L'alarme et sérénité
La dernière a le charme
Du petit bonheur mérité
C'est entre toutes les choses
Poussées dans leurs extrémités
Où l'épines de la rose
Devient alors calamité
Quand l'on vit vraiment sans choisir
De mourir ou bien de vivre
On s'abandonne à moisir
Sans aucun but à poursuivre
lundi 10 décembre 2007
Les objets lumières
Il y a ceux bien familiers
Que l'on connait depuis longtemps
Ils nous sont intimement liés
Ils ont pour nous des usages
Qui nous facilitent la vie
Objets nouveaux ou sans âge
Ceux là sont pour nous des outils
Et puis ils y a les autres
Ces objets bien plus mystérieux
Ceux là ne sont pas les nôtres
Ils sont sans fonction à nos yeux
Pourtant ils sont là bien présent
Dans ce qu'ils sont pour eux mêmes
Ils ont leur vie en lieux et temps
Et sont parfois des emblèmes
Surtout ils le sont dans l'instant
Du déclic photographique
Quand éclairés et déroutant
De lumière bénéfique
vendredi 7 décembre 2007
On ne s'appartient pas
A travers tous les choix
Forcer la volonté
Au plus profond de soi
Il n'en reste pas moins
Malgré ce que l'on croit
Qu'on ne s'appartient point
Avec ou sans la foi
On peut tous remarquer
En pleine conscience
Que le corps est marqué
Depuis la naissance
L'héritage donné
Selon les conditions
Déjà déterminées
Depuis la conception
jeudi 8 novembre 2007
Parler à ton coeur
Oui, que pourrais-je te conter
Qui te fasse alors rire ?
Faisant des vers à volonté.
Je tournerai au moins sept fois
Ma langue dans ta bouche, oui.
Avant de te dire ma loi
Pour te faire jouir toutes ouïes.
Et les mots caressant d’abord,
Vont ainsi tracer des chemins
Sur les rondeurs de tout ton corps,
Donnant un parcours pour mes mains.
Pour toi je me dépasserai.
Oui, pour t’offrir tous les bonheurs.
Et pour ne t’offrir que les vrais,
J’irai aussi chercher des fleurs.
Plus jamais ton cœur n’aura froid,
Je te chérirai mon amour.
Je ferai de grands feux de joie
Et te ferai toujours la cour.
Pour te garder tout près de moi
J’inventerai aussi l’été,
Pour nous promener dans les bois
Ou sur les mers bien éventées.
Je te tiendrai toujours la main,
Pour ne pas te perdre un jour
Et t’emmener sur le chemin
de félicité, mon amour.
Un sentiment étrange
Chauffé dans le ventre et la tête pour un échange
D’émotion et de raison pour un drôle de mélange
Qui me donne le tournis pour les beaux yeux d’un ange
Il n’en reste pas moins sans plus en faire étalage
Que j’ai couru comme un fou sous bien des orages
Plonger dans des eaux où les sirènes ou les mirages
M’invitèrent à chasser de l’esprit les noirs nuages
Sans avoir juré haut sur la tête des Dieux ricaneurs
Fidélité à l’être aimé et pourvoir au bonheur
De son âme mais aussi au tendre confort de son cœur
Je me plairais à lui offrir mes sentiments les meilleurs
mardi 30 octobre 2007
Des pensées aux formes
Et un temps pour se coucher
Mais la nuit peut nourrir
Des pensées à accrocher
Dormir peut très bien attendre
Les mots coulent et forment
Un rythme à tendre
Un poème informe
Une poésie attendrie
Sur les formes du monde
Grosses ou amaigries
Rires larmes en ronde
Puis vient le temps pour se coucher
Les yeux sont lourds se ferment
Aux formes accouchées
Déjà le rêve germe
L'ivresse de la solitude
De chinois alcoolique
Je me sens seul
Au pied de ma barrique
O souvenir
Tristesse du temps qui passe
Temps à jaunir
Temps d’antan trop lasse
C’est prisonnier
Que je suis au fond du cœur
D’un tisonnier
J’ai bien gravé mon malheur
Tout est marqué
En mémoire solitaire
Et démarqué
Dans un Art-Tansdinaire
Oui donnez-moi
Le courage de vivre
La vie fait loi
Et le sage s’enivre
Il faut sortir
Au-delà de son destin
Jusqu’au soupir
De pousser plus loin la fin
Aimer l’amour
Plus que la guerre et l’enfer
Aimer toujours
Avec le cœur grand ouvert
Avec ma gueule
De chinois alcoolique
Si je suis seul
Je me donne la réplique
samedi 27 octobre 2007
Qualité contre quantité
« [...] le grand public accepte et demande beaucoup d’art, beaucoup trop d’art ; [...] le grand public recherche aujourd’hui des satisfactions esthétiques enveloppées dans un jeu de valeurs matérielles et spéculatives, et entraîne la production artistique vers une dilution massive. Cette dilution massive perdant en qualité ce qu’elle gagne en quantité s’accompagne d’un nivellement par le bas du goût présent et aura pour conséquence immédiate un brouillard de médiocrité sur un avenir prochain. Pour conclure, j’espère que cette médiocrité conditionnée par trop de facteurs étrangers à l’art per se amènera une révolution d’ordre ascétique cette fois dont le grand public ne sera même pas conscient et que seuls quelques initiés développeront en marge d’un monde aveuglé par le feu d’artifice économique. The great artist of tomorrow will go underground (1).»
Marcel Duchamp
(1) Conférence prononcée au Philadelphia Museum College of Art, 1961. Cité par Bernard Marcadé, Marcel Duchamp, la vie à crédit (Flammarion).
Editorial n°339 de la revue artpress, octobre 2007.
mercredi 24 octobre 2007
Comment Marginal ?
Avec de longues plumes
Et des peintures d'été.
Et je vais vivre civilisé
Dans cette société
De sauvages cultivés.
Vie publique
A qui mieux votre nom aux oreilles
Sonne cent fois aux soixante coups
Pour ne conter de vous que merveilles.
Un ailleurs de lumière
Après le bout de la nuit du corps.
Quand devenue bien plus légère
Elle flotte au delà des terres.
Et s'éloigne enfin libérée
Vers un ailleurs de lumière.
Où les mémoires sont desserrées
De tous les Dieux et les prières.
Le baladin des miracles
Dans ces petites cours ?
Et dansez vous souvent
L'été, sous les auvents ?
Où bien, vous saoulez vous
Encore, pour le public
Au regard oblique,
Revenu voir le fou ?
La guerre
S'envole déjà vers l'espace.
Quand c'est là, qu'apparaît le glaive
Avec une aube qui grimace.
Que là, l'ombre noire qui guette
Afin de s'abattre vorace.
Visant l'inattentive tête
Pour la décapiter sur place.
lundi 22 octobre 2007
Si j'étais un oiseau
Je volerais si haut
De par-dessus les nuages
Vers les brumes des sages
Mais je ne suis qu’homme
Qui a croqué la pomme
Ange j’aurais pu être
Hélas coupées sont mes ailes
Je pars pour un voyage
Où je perdrai mon âge
Sans base et sans limite
A mon cosmos je rends visite
Le cosmos est mon île
Sans temps ni ville
Un jardin intérieur
Tenu secret en mon cœur
Où chante l’oiseau
Qui m’invite si haut
De par-dessus les pages
Où les mots restent nuages
jeudi 18 octobre 2007
C'est dire qu'on est mort
Qu’on va se réveiller.
Et que l’on est bien mort
Sur un douillet oreiller.
Là, on se repose,
Et si l’on pense encor'
L’on se décompose,
Drôle de dire, alors ?
Mais rien, tout est trop calme,
c'est qu’on mort toujours.
Juste le vent dans les palmes,
Qu’il fasse nuit ou jour.
Ecrire pour se libérer d'un cri
Ecrire pour dire n’importe quoi
C’est oui, roter sur les mots au pire
Et puis pouvoir jurer de bonne foi
On peut faire tous les vers que l’on veut
Ils doivent exprimer quelques choses
Récits, histoires, confessions, aveux
Dans tous les effets il y a des causes
Par tous ces effets qui se produisent
Et influencent jusqu'à notre vie
Les choix et les destins qu’ils conduisent
Du silence pour aller jusqu’au cri
Le tout premier cri de la naissance
Et les suivants pousser jusqu’au soupir
Tous ces cris pesés dans la balance
Des cris de douleurs, des cris de plaisir
Les cris profonds de nos douleurs d’enfants
Ces échos fuyants, souvenirs jaunis
Les cris déchirés de tous les amants
Se séparant au cœur de l’aphonie
Il y a suffisamment à crier
Dans toute l’existence humaine
Bien au-delà du voisin de palier
Il y a des cris que l’on enchaîne
Tous les cris insurgés des révoltés
Ces cris appelant au soulèvement
Contre la despote autorité
Les cris lointains qui sont des hurlements
Tous ces hurlements aux sons tragiques
Résonnant au fond de l’obscurité
Remontant de ces temps dramatiques
Où régnait alors l’insécurité
Ecrire pour sortir enfin ces cris
Ecrire pour dire pourquoi on cri
Ecrire pour la poésie d’un cri
Ecrire pour se libérer d’un cri
mercredi 17 octobre 2007
Croire leur bon vouloir
Si vous connaissez bien
Ces hommes de pouvoir
Tous ces politiciens
Qui se font plus valoir
Qu’un tel ou que machin
Pour vous laisser croire
Toujours ce bon refrain
Le tout nouvel espoir
Au soleil du matin
Mais se brûlant au soir
Dans les surlendemains
Encore la sale histoire
Où calcul ne vaut rien
Vous n’en avez pas marre ?
La prestance de ces chiens
mangeant dans vos tiroirs
Bonnes âmes et l’air de rien
Vous êtes leurs bonnes poires
La bonne soupe et le pain
Et je finis par croire
Que leur merde vous l’aimez bien
mardi 16 octobre 2007
Tendresse
L’amour conserve son eau de jouvence
Les jours passent et la jeunesse s’enfuit
Les amants s’aiment s’étreignent et dansent
Les voila tous deux au bal de la fête
Ensemble heureux complices et silencieux
Ils jouent à se séduire en tête à tête
Se charment par un rire se tiennent par les yeux
Le regard à ses mots à la lueur des bougies
Ils se disent les plus doux la main dans la main
Leur cœur est enfant et leur corps assagi
Mille ans sans une ride allant vers demain.
mercredi 19 septembre 2007
Du tableau traditionnel à l' Objet-tableau
Tout d'abord il y a le châssis, premier constituant car il est bien l'armature pour supporter la souplesse de la toile. Ensuite la toile, deuxième constituant, tendue sur le châssis où sa surface demeure le support direct de la peinture. Ces deux constituants ont la simple fonction de support. Enfin la peinture, troisième constituant du tableau, la seule à posséder une valeur esthétique.
Les constituants du tableau traditionnel ont été révélés dans leur matérialité par les artistes du mouvement Supports-Surfaces à la fin des années soixante. Pour cela ils ont déstructuré le tableau traditionnel. A la suite de ce « terrible » événement pictural, la déstructuration du tableau traditionnel, l’histoire de la peinture semble aboutir à une sorte d'impasse. Certains pensent même que celle-ci est morte, face aux nouveaux systèmes optiques modernes pour approcher la réalité.
Cependant dans cette « impasse », dans ce vide, on peut y voir l'espace nécessaire pour une restructuration. Celle-ci consiste plus dans l'intention, à être une construction après la mutation du deuxième constituant. Ainsi la mutation de la toile est le résultat d'un acte important. En effet, celle-ci est préalablement découpée en bandes à l'aide d'une paire de ciseaux, avant d'être tendue sur le châssis. Cet acte est le pivot de la mutation pour réaliser la construction d'un "objet-tableau". Ainsi la mutation de la toile va ouvrir le passage allant du tableau traditionnel à l' "objet-tableau", en absorbant la déstructuration exécutée par le mouvement Supports-Surfaces. En même temps, cette mutation plastique réalisée à la suite de la déstructuration du tableau, démontre qu’il est effectivement possible d’aller au-delà de Supports-Surfaces.
L’existence des objets-tableaux à l’aube du troisième millénaire, c’est-à-dire presque quarante années après Supports-Surfaces sur la ligne chronologique de l’histoire de l’art, révèle la possibilité de l’art pictural à s’exprimer en exploitant au maximum les qualités plastiques du châssis, de la toile et de la peinture.