À l’heure où les acteurs de la Fiac font leur bilan qu’on espère très positif et où quelques privilégiés s’apprêtent à connaître l’enivrement des salles de vente new-yorkaises (Christies, Phillips, Sotheby’s, les 13, 14, 14 novembre), prenons, nous, le temps de relire les maîtres :
« [...] le grand public accepte et demande beaucoup d’art, beaucoup trop d’art ; [...] le grand public recherche aujourd’hui des satisfactions esthétiques enveloppées dans un jeu de valeurs matérielles et spéculatives, et entraîne la production artistique vers une dilution massive. Cette dilution massive perdant en qualité ce qu’elle gagne en quantité s’accompagne d’un nivellement par le bas du goût présent et aura pour conséquence immédiate un brouillard de médiocrité sur un avenir prochain. Pour conclure, j’espère que cette médiocrité conditionnée par trop de facteurs étrangers à l’art per se amènera une révolution d’ordre ascétique cette fois dont le grand public ne sera même pas conscient et que seuls quelques initiés développeront en marge d’un monde aveuglé par le feu d’artifice économique. The great artist of tomorrow will go underground (1).»
« [...] le grand public accepte et demande beaucoup d’art, beaucoup trop d’art ; [...] le grand public recherche aujourd’hui des satisfactions esthétiques enveloppées dans un jeu de valeurs matérielles et spéculatives, et entraîne la production artistique vers une dilution massive. Cette dilution massive perdant en qualité ce qu’elle gagne en quantité s’accompagne d’un nivellement par le bas du goût présent et aura pour conséquence immédiate un brouillard de médiocrité sur un avenir prochain. Pour conclure, j’espère que cette médiocrité conditionnée par trop de facteurs étrangers à l’art per se amènera une révolution d’ordre ascétique cette fois dont le grand public ne sera même pas conscient et que seuls quelques initiés développeront en marge d’un monde aveuglé par le feu d’artifice économique. The great artist of tomorrow will go underground (1).»
Marcel Duchamp
(1) Conférence prononcée au Philadelphia Museum College of Art, 1961. Cité par Bernard Marcadé, Marcel Duchamp, la vie à crédit (Flammarion).
Editorial n°339 de la revue artpress, octobre 2007.
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